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Junot, Premier aide de camp de Napoléon

Site de recherches sur le général Andoche Junot (1771-1813), duc d'Abrantès, Premier aide de camp de Napoléon. Campagne Egypte, Portugal, Espagne, Russie. Famille de Laure de la duchesse d'Abrantès. Biographie par Sylvain Dubief. Photos Bussy-le-Grand et Montbard.

Commandant de Paris

Nomination de commandant de la place de Paris, le 10 thermidor an VIII (29 juillet 1800) - (Collection particulière)

Nomination de commandant de la place de Paris, le 10 thermidor an VIII (29 juillet 1800) - (Collection particulière)

 

Après plusieurs mois de captivité aux mains des Anglais qui l'avaient intercepté alors qu'il venait d'embarquer d'Egypte pour rejoindre la France, il fut enfin libéré le 14 juin 1800.

A peine débarqué à Marseille, Junot enfourcha un cheval et se lança sur la route qui menait à Paris.

Enfin, le revoilà… débordant d'énergie et de fougue.

Remontant vers Paris, il s'arrêta tout de même quelques jours à Montbard pour revoir sa chère famille et les lieux de son enfance[1]. Il revenait général de brigade, vainqueur de la bataille de Nazareth... il était bien loin le temps du petit Andoche, du cancre turbulent.

Il rejoignit Bonaparte à la Malmaison le 9 juillet 1800[2]  et demanda une audience.

Qu'allait lui dire celui qu'il avait quitté général et qu'il retrouvait Premier Consul?

«  - Alors, tu as été assez sot pour te faire prendre par les Anglais, lui dit le Consul en lui pinçant l'oreille. Enfin, tu en es sorti. Et maintenant que comptes-tu faire? Veux-tu que, je t'envoie à l'armée du Rhin ?

Le sang d'Andoche ne fit qu'un tour, et, le visage vultueux, il balbutia :

- Vous voulez déjà vous débarrasser de moi, mon général ?

- Allons ! Voilà ma chèvre qui part ! Non, non, monsieur Junot, vous ne me quitterez pas ! Et il lui tira à nouveau l'oreille.

- Junot, je vais te nommer au commandement de Paris ! Mais croisant le regard perplexe de Junot, il ajouta encore :

- C'est une place de confiance «Ma sûreté personnelle est tellement menacée que j'ai besoin à mes côtés d'un homme de choix, d'un homme à moi. Il te faudra de la prudence, énormément de prudence, de la réflexion, du sang-froid. Il faudra te vieillir de dix ans, mon cher »

Il assortit cette promotion d’une condition :

«  - II faudra aussi te marier, et tout de suite, car tu vas avoir une situation où il te sera indispensable de tenir un grand état. Aussi, crois-moi : épouse une femme riche, la plus riche possible[3] ».

 

Commandant de Paris

 

Napoléon  s'entourait de plus en plus de gens fortunés étalant faste et luxe, tentant ainsi de montrer au peuple et, surtout, à l'Europe, que la France avait retrouvé la puissance et l'opulence d’un pays apaisé.

Il pouvait compter sur Junot. Dépensier déjà, il apprendrait rapidement à aimer, et même trop, le luxe et la magnificence.

Il revint donc de La Malmaison la tête pleine de nouvelles ambitions. Un nouveau chemin s'ouvrait à lui...

Commandant de la Place de Paris[4] !  A vingt-neuf ans.

Ce poste de prestige remplaçait l’ancien «lieutenant du prévôt de Paris pour la police» ; les responsabilités du commandant de Paris sont d’abord militaires (levée de troupes, organisation de l’armement et des fortifications), mais s’étendent aussi aux mesures de maintien de l’ordre. Il avait été supprimé sous la Révolution mais rétablie dès 1791 sous le nom de « commandant général de la force armée à Paris ». Il commande la première subdivision (Paris) qui dépend de la 17 ième division militaire (puis à partir de l’année suivante renommée première division), alors commandée par le général Mortier.

Junot a sous ses ordres un adjudant-général, chef de l’état-major de la Place : Pierre Doucet[5], un ancien aide de camp de La Fayette ; un capitaine d’infanterie et secrétaire-général de la place : Cordelle ; quatre capitaines : Viard, Coteau, Cordier et Laforge ; quatre lieutenants : Chantereine, Villers, Levallois et Laborde[6] dont il fait son premier aide de camp ; deux secrétaires aux bureaux de la police militaire : Billy et Grandler[7].

En 1804, Junot récupérera le nouveau titre de gouverneur de Paris ainsi que le commandement de la première division militaire : les deux postes ne seront à l’avenir plus dissociés.

Junot se mit aussitôt au travail.

 

La chambre qu'il louait chez le restaurateur Méot n’était plus digne de sa nouvelle fonction.

Un de ses amis lui indiqua un hôtel particulier dans le X° arrondissement, au 423 rue de Verneuil[8] . Il le visita et celui-ci, quoiqu’un peu stricte et sombre, lui convint immédiatement.

La maison trouvée, restait l’épouse.

 

[1] Il rencontra alors son ancien instituteur, monsieur Heurté, voir chapitre 1, ci-avant.

[2] Louis Garros, Itinéraire de Napoléon Bonaparte, Paris, p 178.

[3] Abrantès (Duchesse d’), Mémoires, Jean de Bonnot, Paris, 1967, tome 2, p 180-181

[4] Junot fut nommé commandant à la Place de Paris par l’arrêté du 9 thermidor an VIII, publié dans le Moniteur Universel, n°312 du 12 thermidor. L’arrêté le confirmait également dans son grade de général de brigade.

[5] Pierre Doucet, général, né le 9 mars 1761 à Paris et décédé le 23 avril 1834 à Paris.

[6] Jean-Baptiste Laborde, né le 14 novembre 1769, ancien aide de camp de Berthier.

[7] Almanach National, An IX, p 149 et p 512.

[8] SHAT, 364 GD, Extrait du registre des actes de mariage du 9° arrondissement.

Le Premier Consul

Le Premier Consul

Le général Junot de retour d'Egype en juin 1800

Le général Junot de retour d'Egype en juin 1800

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