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Junot, Premier aide de camp de Napoléon

Site de recherches sur le général Andoche Junot (1771-1813), duc d'Abrantès, Premier aide de camp de Napoléon. Campagne Egypte, Portugal, Espagne, Russie. Famille de Laure de la duchesse d'Abrantès. Biographie par Sylvain Dubief. Photos Bussy-le-Grand et Montbard.

La rencontre entre Junot et Bonarpate

Une rencontre légendaire

Une rencontre légendaire

L’insurrection de la Provence, contre laquelle allait devoir marcher Jean Andoche Junot avec le 2° Bataillon de la Côte d'Or, était une guerre de religions commencée en 1790 entre catholiques et protestants. Deux fois, en 1790 et 1791, les Gardes Nationales régionales s’étaient rassemblées pour régler ce problème, mais par deux fois les ordres les avaient arrêtés.

 

En cette année 1793, année de peur et de sang, ce furent, cette fois, les Royalistes qui profitèrent des circonstances : il ne s’agissait plus de guerre entre religions mais de guerre entre Religion et Nihilisme. Entre Royauté et Anarchie.

Le midi de la France se souleva contre le totalitarisme idiot des Jacobins.

La flotte anglaise croisait au large de Marseille. Sur terre, une armée de 5 000 hommes, commandée par le comte de Villeneuve, attendaient à Avignon. Dans ces circonstances inattendues, toutes les troupes prévues pour renforcées la Corses furent affectées à la division de Carteaux qui devait empêcher le regroupement des insurgés.

C’est à cette époque, le 29 juillet 1793, que, pour répondre aux myriades d’affiches royalistes souillant les murs provençaux, les députés Albitte et Salicetti firent publier et signer à un jeune officier d’artillerie, sans troupe, un certain Buonaparte, un pamphlet intitulé « Le souper de Beaucaire » : « Dans quatre jours, Carteaux sera au-delà de la Durance, et avec quels soldats ! Avec l’excellente troupe légère des Allobroges, le vieux Régiment de Bourgogne, un bon régiment de cavalerie, le brave Bataillon de la Côte d’Or, qui a vu cent fois la victoire le précéder dans les combats, et six ou sept autres corps… ».

 

Carteaux qui venait de battre les insurgés à Pont-Saint-Esprit le 13 juillet 1793, entra dans Avignon le 26 juillet ; le lendemain, le 2° Bataillon le rejoignit.

 

Le bataillon fût ensuite éparpillé par détachements dans différentes villes alentour : Arles, Gorgon, Cavaillon, Perthuis et Maret.

Enfin, le 22 août Carteaux rassembla toutes ses troupes et marcha sur  Marseille. Junot et ses collègues reprirent le combat, près de Septêmes, les 23 et 24 août. Delaborde, bouillonnant, entraîna  ses colonnes et enleva Fabregoules à la baïonnette, où il se rendit aussitôt maître des ouvrages et de ses dix-sept canons. Les insurgés furent alors pris de panique et notre avant-garde parvint aux portes de Marseille.

Les navires anglais levèrent immédiatement l’ancre et la ville fût complément reconquise et pacifiée.

Le comte de Villeneuve s’était retiré sur Toulon avec le reste de ses troupes. Le général Doppet couvrit d’éloges son lieutenant-colonel : « Je dois rendre justice au citoyen Laborde, chef d’un Bataillon de la Côte d’Or ; cette victoire fut due à sa bravoure et à ses talents militaires».

 

À l'annonce de la reprise de Marseille et des représailles qui y avaient eu lieu, les insurgés paniqués étaient prêt à accueillir la flotte britanno-espagnole croisant impunément au large.

L’escadre de l’amiral Hood guettait l’évènement opportun, soit à Marseille, soit à Toulon, soit ailleurs, pour intervenir en soutient aux royalistes français, tout en espérant pourvoir créer une enclave, pendant de Gibraltar, qui lui permettraient de devenir un acteur incontournable de la politique française, voir continentale.

Après des jours de manœuvres et d’intimidations, le 28 août, les amiraux Samuel Hood et Juan de Langara, s’offrant de ravitailler la ville, débarquèrent 17 000 hommes dans la baie des Îlettes, et dès le 29, la flotte ennemie entra dans la rade de Toulon.

Les britanniques occupèrent le fort Lamalgue, puis bientôt tous les ouvrages stratégiques de la rade ; ils s’entendirent aussi avec le Comité général local. Les navires français, en grande partie abandonnés par leurs équipages, passèrent entre leurs mains.

De son côté, Carteaux envoya des avant-gardes à la poursuite des fuyards. Elles s’installèrent à La Ciotat et Aubagne. Les grenadiers du sergent « La tempête » également arrivés avec les compagnies de Chasseurs du 59° (Bourgogne), dix canons se placèrent sous les ordres du général Mouret.

 

Toulon

 

Le 31 août, la colonne Mouret était installée à la sortie du village d’Ollioules et avait braqué ses quatre canons en direction de Toulon. Les Anglais réagirent immédiatement en l’attaquant avec six cents hommes. Ils ne rebroussèrent chemin qu’après avoir épuisé toutes leurs cartouches et fait trente prisonniers. Le 2° bataillon avait plié sous le nombre. Parmi ses blessés, le capitaine d’artillerie Dommartin qui aurait dû commander en second l’artillerie du siège : il sera remplacé par le capitaine Buonaparte, sur recommandation de Salicetti.

Le 2° Bataillon de la Côte d’Or rejoignit le général Carteaux au Bausset er reprit sa position à Ollioules le 7 septembre 1793.

L’honneur était sauf. Delaborde fût nommé général de brigade le 11 septembre et remplacé par Nicolas Brulé.

Le 21 septembre Carteaux reçut l’ordre d’attaquer Toulon avec toutes les troupes à sa disposition, récemment renforcées. Les Anglais n’avaient pas perdu leur temps : ils avaient construit des fortifications et des redoutes.

Les Bourguignons, avec le nouveau commandant d’artillerie Napoléon Buonaparte à leur tête, s’installèrent dans le village de La Seyne, ou du moins ce qui en restait, surplombant la rade de Toulon. De ce jour et pendant les trois mois qui suivirent, le quotidien de nos soldats éparpillés parmi les batteries, creusant des tranchées, installant des fascines ou s’occupant du transport des munitions, fut également ponctué par des combats de patrouilles ou d’artillerie.

 

Ce mois de septembre 1793 fut incontestablement le grand tournant de la vie de Junot : il allait rencontrer la personne qui bouleverserait son destin de simple soldat du peuple… en destin de personnage de l’Histoire de France !

Incommensurable.

Un jour que Junot était affecté à la garde de la batterie des « Sans-Culottes », « Bonaparte demanda  un sous-officier brave et de bonne volonté pour aller faire quelques observations sur le bord de la mer, dans un lieu très exposé au feu de l’ennemi. Junot se présenta et remplit sa mission à la satisfaction de Bonaparte ».

 

Quelques jours plus tard, le sergent « La Tempête » fut remarqué une nouvelle fois par Bonaparte : « Lors de la construction d’une des premières batteries que Napoléon, à son arrivée à Toulon, ordonna contre les Anglais, il demanda sur le terrain un sergent ou caporal qui sût écrire. Quelqu’un sorti des rangs et écrivit sous sa dictée, sur l’épaulement même. Un boulet couvre de terre la lettre juste finie. L’écrivain observe que cela lui évitera la peine de chercher de la poudre. Cette plaisanterie, le calme avec lequel elle fut faite, fixa l’attention de Napoléon, et fit la fortune du sergent. C’était Junot…». Pour se l’attacher, il nomma Junot sous-lieutenant adjoint à l’état-major de l’artillerie.

Bientôt, devant son incapacité à prendre la ville, Carteaux fut remplacé par le général Dugommier.

 

Mi-décembre la redoute anglaise est enfin complètement cernée par des batteries de gros canons et des mortiers. Le feu dura trois jours et trois nuits, et le 16 à une heure du matin, deux colonnes s’ébranlent, l’une conduite par le général Victor, l’autre par Brulé à la tête de son Bataillon de la Côte d’Or. Les premiers postes ennemis tombent rapidement. Cherchant à pénétrer par les embrasures, les Français tentent vainement deux fois l’assaut. Dugommier lui-même commence à douter lorsqu’arrive Bonaparte à la tête de renforts ! Le courage revient immédiatement à nos combattants et, oubliant le bruit de la mousqueterie et les balles qui sifflent, escaladent les parapets, traversent les glacis, fondent comme des diables sur les assiégés qui n’eurent d’autre solution que de fuir.

Le 18, capitulèrent les forts du Faron. L’étau se resserrait dangereusement et, dans la nuit du 19 décembre 1793, l’ennemi, acculé et désemparé, ré-embarqua et prit le large toutes voiles dehors, sans avoir oublié de brûler au pare avant quelques vaisseaux français mouillant dans la rade.

 

 
Les images sont dans toutes les tablettes de chocolat...

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Article de la Revue de l'Empire - Première année - 1842, pp 42-45

Article de la Revue de l'Empire - Première année - 1842, pp 42-45

La rencontre entre Junot et Bonarpate
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Les gravures illustrent les livres d'Histoire de France
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Le siège de Toulon est une date clé de la vie de Junot

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