Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Junot, Premier aide de camp de Napoléon

Site de recherches sur le général Andoche Junot (1771-1813), duc d'Abrantès, Premier aide de camp de Napoléon. Campagne Egypte, Portugal, Espagne, Russie. Famille de Laure de la duchesse d'Abrantès. Biographie par Sylvain Dubief. Photos Bussy-le-Grand et Montbard.

Mais qui était Andoche?

Saint Andoche est un martyr bourguignon

Saint Andoche est un martyr bourguignon

En ce 25 septembre 1771[1], un soleil  rosé, nappé de brume, chasse les derniers tissus de la nuit. Les cris perçants d'un nouveau-né retentissent dans la maison[2] de la famille Junot, cette maison trapue aux façades jaunâtres, à gauche sur la rue principale en revenant de la vieille église.

L'enfant est un garçon.

Comme la tradition l’impose, les prénoms seront celui de son parrain, maître Guyot, avocat au Parlement, notaire royal à Montbard, bailli des terres de l'abbaye de Fontenay : Jean Andoche.

 

La référence à Saint Andoche peut surprendre ; d’ailleurs, celle-ci déplaira tellement à la future duchesse d’Abrantès, qu’elle appellera son époux «Alexandre», à l’évidence plus martial ; « Jean » son premier prénom, n’ayant pas non plus trouvé grâce à ses yeux.

Pourquoi cet étrange et oriental prénom d’ « Andoche» est-il utilisé dans cette région du centre de la France ? Pourquoi donne-t-on ce prénom de génération en génération? De parrain en filleul ? Jusqu’à Bussy-le-Grand ?

 

Parce que Saint-Andoche est un martyr bourguignon !

Andoche, était un prêtre, disciple de Polycarpe[3] de Smyrne[4], venu évangéliser la Gaule avec Thyrse, Bénigne et Andéol. Andoche et Thyrse subirent le martyr par les Romains, en 177, dans la ville de Saulieu en Côte-d'Or.

 

Les édifices à sa mémoire sont nombreux, et pas des moindres :

-         Abbaye Saint-Andoche d'Autun

-        Basilique Saint-Andoche de Saulieu (le tombeau du Saint                est sous l’autel)

-         Église Saint-Andoche de Blanot

-         Église Saint-Andoche d'Oulon

-         Vitraux dans la cathédrale Saint Bénigne de Dijon

 

Par contre, Jean, son premier prénom est très commun, voir trop commun, au point qu’on utilisait souvent le second prénom de l’enfant pour le différencier des uns des autres : frères, cousins ou voisins.

 

Tandis que la sage-femme emmaillote le petit et que la mère, toute à sa joie et son soulagement, contemple le fruit attendrissant de ses entrailles,  Michel, l'heureux père, courre alerter le père Berthiot, et profite du chemin pour annoncer la bonne nouvelle à tout le village.

Ainsi donc, quelques heures seulement après l'accouchement, le curé  baptisa Jean Andoche dans le cœur de la sobre église romane du village.

Un fermier nommé François Blandin représentait le parrain qui avait d’autres occupations.

La marraine, Jeanne-Ursule Bienaymé, une sœur de la mère,  portait le nourrisson, bien au chaud, dans ses bras.

 

Rien ne permettait d'entrevoir la brillante carrière militaire qu'allait poursuivre ce bambin aux joues rebondies.

Il ne naissait pas dans le château du comte de Rabutin !

Aucune goutte de sang bleu ne coulait dans ses veines.

Il ne pourrait aspirer pas aux plus hautes fonctions... puisque les lois établies depuis des siècles en interdisaient l’accès au Tiers Etat.

Que deviendrait-il ?

Il exercerait, à n'en pas douter, un métier comme on en pratiquait traditionnellement dans la famille et la région.

 

 

 

[1] La date de naissance de Junot change d’un livre à l’autre. La première fautive est Laure Junot elle-même, qui dans ses « Mémoires » affirme qu’Andoche est né le 24 septembre 1771. Hors la seule preuve est l’acte de naissance déposé aux Archives Départementales de la Côte d’Or, aujourd’hui consultable en ligne, à la Commune de Bussy-le-Grand, État civil FRAD021_126_5MI36R019, registres paroissiaux, 1684-1772, image 828/841. Voir annexe 01.

[2] La maison natale de Junot existe toujours au centre du village. Une plaque commémorative est accrochée sur la façade : « 1771/ICI EST NE/JUNOT/DUC D’ABRANTES/AIDE DE CAMP DE L’EMPEREUR/GOUVERNEUR DE PARIS/1813 ». Le 20 juillet 2013, pour célébrer le bicentenaire de son décès, la commune rebaptisa la place de la mairie « place Jean Andoche Junot ».

[3] Evêque de Smyrne.

[4] Aujourd’hui Izmir en Turquie.

Le tombeau de Saint Andoche à Saulieu

Le tombeau de Saint Andoche à Saulieu

Saint Andoche est bien présent en bourgogne

Saint Andoche est bien présent en bourgogne

Basilique Saint Andoche de Saulieu (Côte d'Or)

Basilique Saint Andoche de Saulieu (Côte d'Or)

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article