Le général Caillard inaugure le monument Junot le 8 août 1898

Le général Hyacinthe Caillard (1836-1923)

« Souvenirs du général Hyacinthe Caillard »

(Archives familiales non publiées d'Antoine Caillard)

"A la date du 8 août le ministre m’avait désigné pour le représenter à l’inauguration de la statue du général Junot, duc d’Abrantès, à Montbard. Je me rendis à cette cérémonie qui eut lieu le 28 ; la veille j’avais couché à Dijon ; nous arrivâmes à Montbard vers 1 heure ; j’étais accompagné des généraux Darras, Peigné, Moinot-Werly ; du colonel de Virieu, du préfet M. Michel ; sur le quai nous trouvâmes MM. les sénateurs Piot et Hugot ; MM. les députés, M. le capitaine de réserve Vautrin, l’organisateur de la fête ; M. Gavaud maire de la ville, le clergé, les membres du souvenir français…"

La gare de Montbard

"Les présentations faites, les groupes formés, le défilé des différents comités commence et je suis en voiture ; la cité est admirablement décorée, l’aspect est féerique ; chaque maison a sa décoration particulière ; les rues sont plantées de sapins ; de nombreux arcs de triomphe ont été dressés à Junot, à l’armée, à la patrie. Nous fîmes une première halte à l’Hôtel de ville où se fait la présentation de la famille du général Junot ; M. Leduc et Mme la duchesse d’Abrantès, leurs enfants…

Je me rendis ensuite chez M. le sénateur Piot, qui nous offrit un lunch et le cortège se dispersa pour se reformer à 3 h et se rendre au cimetière où se trouvait le monument."

"Les discours commencent et sont prononcés par le capitaine Vautrin, le maire, moi au nom du ministre, M. Niessen délégué du souvenir français ; M. le duc d’Abrantès termine en remerciant."

Maurice Xavier Eugène Leray d'Abrantès, quatrième duc d'Abrantès.

"Après la cérémonie je visitai le château où est né Buffon, et son beau parc ; je n’eus pas le temps d’aller voir la fonderie des corps creux et je dus me rendre au banquet qui avait lieu chez M. Lefol près de la gare. Nous étions 130 convives y compris la duchesse d’Abrantès qui était à ma droite et le préfet à ma gauche. Arrivent les toasts : d’abord le préfet, puis M. Hugot, M. Piot, M. Debussy et je termine en remerciant tout le monde et en confondant la ville de Montbard, la municipalité et la famille Junot dans un même souhait de prospérité. La presse était très représentée à cette fête et le ton général des comptes-rendus fut très favorable ; pas une note ne fût discordante."

"Le train de retour que nous prîmes arriva à Dijon avec deux heures de retard ; je trouvai ma valise à la gare et je partis immédiatement pour Bourges ; en wagon nous quittâmes la grande tenue.

Le 19 août j’avais reçu une lettre du commandant en retraite Aubert fils d’une fille de Junot ; il me remerciait d’avance en m’exprimant ses regrets de ne pouvoir accepter l’invitation qu’il avait reçue d’assister à la cérémonie. Le commandant Aubert n’avait pas je crois des relations bien cordiales avec les d’Abrantès ; il passait pour le véritable héros des Dernières cartouches (Bazeilles) ; il se retira du service à l’âge de 42 ans à la suite de démêlés avec le général de Vassoigne au sujet du rôle principal donné à Lambert.

Je fus assez heureux pour faire décorer un peu plus tard le capitaine Vautrin, mais il ne porta pas longtemps le ruban rouge et mourut dans l’année."

Le monument Junot où repose le duc d'Abrantès et son père, Michel Junot.

Le général Caillard

Le sénateur Edme Piot (1828-1909)